J’appartiens à l’ombre : Poésie d’un monde fracturé

J’appartiens à l’ombre : Poésie d’un monde fracturé Rahab Punkaholic girls

La poésie OMBRA commence sans détour :

« Dans le chaos de ce monde / je suis déchiré et effiloché »

On entre dans un espace mental instable, où l’individu semble fragmenté, égaré dans le bruit du monde contemporain. Cette cassure n’est pas seulement émotionnelle — elle est aussi numérique. Comme si l’âme elle-même avait été compressée en pixels corrompus.

Puis vient l’écho.

« Mais l’amour est l’écho / de voix non pliées »

L’amour n’est pas une chaleur immédiate. C’est une résonance, un résidu. Ce sont les voix de ceux qui n’ont pas cédé, qui résonnent encore malgré la distance ou le silence. Ce n’est pas un amour idéal, mais un amour ténu, fragile, inscrit dans la mémoire sonore du monde.

« Y a-t-il une lumière / ou juste un mirage ? »

C’est une question crue. Le monde promet souvent clarté, vérité, authenticité. Mais derrière chaque lumière peut se cacher un effet, un leurre. Dans une époque saturée d’images filtrées et de promesses numériques, la frontière entre réel et illusion s’efface.

« J’étouffe mes peurs / dans un collage sonore »

Ici, la peur devient un matériau artistique. On ne la fuit pas, on l’absorbe, on la mélange à d’autres sons, d’autres fragments. Ce « collage sonore » évoque un paysage intérieur fait de voix, d’échos, de dissonances — une composition de l’intime et du glitché.

Et pourtant, il y a un geste de don.

« Aux fidèles je chante / ma chanson »

Même déchirée, même perdue, la voix cherche à se transmettre. Elle s’adresse à ceux qui écoutent encore. Ceux qui n’ont pas fui. C’est une offrande fragile, mais puissante, car elle est sincère. Une voix nue, sans maquillage.

Enfin, la révélation :

« J’appartiens à l’ombre »

Ce n’est pas une punition, c’est un choix. L’ombre devient refuge, lieu d’identité. Là où il n’y a pas de faux éclat, seulement le murmure du vrai. L’ombre est un espace pour ceux qui ne veulent pas briller à tout prix, mais exister autrement — avec cohérence.

OMBRA est un poème pour celles et ceux qui se sentent dissonants, désaccordés. Il n’offre pas de réponses, mais des résonances. Il nous rappelle que dans un monde bruyant et saturé, l’ombre peut être le seul lieu où une voix peut vraiment s’élever.

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